Jérome Zonder
JEROME ZONDER

Né en 1974 à Paris. Il vit et travaille à Paris.
L’artiste est représenté par la Galerie Eva Hober, Paris


Diplômé de l'Ecole Nationale Supérieure des Beaux-arts de Paris.

Résidence LIA - Leipzig International Art programme (janvier-juin2013)

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Expositions personnelles à venir :

2013 : Galerie Eva Hober, Paris
2014 : lieu unique, Nantes + Le Parvis, Tarbes
2015 : La maison rouge – Fondation Antoine de Galbert, Paris   

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Extrait de Jérôme Zonder ou la mort à crédit par Léa Bismuth
Catalogue édité par la galerie Eva Hober

Petits pervers et grandes monstruosités
Depuis 2009, Zonder met en scène l’enfance et l’adolescence, avec excès grotesque et intensité frénétique : il confronte la poésie suspendue des Enfants du Paradis de Marcel Carné à la noirceur sadienne de Salo ou les 120 journées de Sodome de Pasolini. Garance et Baptiste — héros gracieux et amoureux du film de Carné — sont transposés dans un monde d’asservissement sexuel et de violence, traversé par les terreurs de l’Histoire vues à travers des yeux d’enfants jouisseurs et sans limite. Zonder exploite le sujet de l’enfance en lui-même, mais adopte aussi une immédiateté stylistique propre aux dessins d’enfants. Il joue constamment du contre emploi, associant par exemple une iconographie évoquant les massacres des guerres et la brusquerie du geste enfantin. Que l’on regarde Jeux d’enfants 1 (2009) figurant des corps pendus à une potence de fortune, à l’arrière plan desquels une petite main semble avoir dessiné des maisons, comme en font les enfants dans leurs cahiers d’écoliers, empoignant leur stylo et traçant, traçant encore, n’arrêtant pas de tracer… Il explique que « la limite du dessin coïncide avec la limite du sujet, dans la recherche du point de déséquilibre, mettant en relation espace graphique, symbolique, narratif et enfin physique, de sorte que le spectateur entre dans le dessin afin de devenir alternativement bourreau et victime ». On pense forcément à Goya et à ses Désastres de la Guerre, série d’eaux fortes réalisée entre 1810 et 1820 avec la plus grande crudité possible : tout n’y est que sévices, tortures, mise en scène des jeux pervers, dépouilles mises à nu et humiliées, violées, pendues, ne formant plus qu’un cimetière de chaires.
Il est certain que l’artiste soutiendrait la comparaison avec Goya, mais chez lui, il y a quelque chose d’autre : une distance, un humour noir et grinçant, car ce sont des enfants portant des masques qui se complaisent dans la perversion, comme pour mieux souligner la frontière entre réalité et artifice. Baptiste est un petit bourgeois qu’on amène jouer au jardin du Luxembourg un dimanche après-midi ensoleillé, sauf que lui, il tabasse ses copains avec une batte de base-ball, comme les fachos ratonnent ceux qui les dérangent. Dans une chambre d’enfants, deux garçonnets semblent demander à leur copine de leur tailler une pipe ; à moins que ce ne soient deux petites filles aux visages de folles furieuses, munies d’un grand couteau de cuisine, qui rejouent une scène de thriller, torturant leur petit frère un sac en plastique sur la tête. Tout l’intérêt de ces scènes réside dans leur ambiguïté : ont-elles lieu ou bien y-a-t-il quelqu’un qui tire les ficelles ? Comme le souligne l’artiste : « à l'évidence le petit garçon joue la victime ficelé à une chaise, il se tient les mains comme attachées… ». Et le spectateur finit par s’interroger sur sa propre interprétation de l’image, sur son rapport à la violence ordinaire, sur sa capacité de projection fantasmatique, sur son statut de faux-vrai témoin.
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